Le petit sabre.
J'avais un petit sabre
dans la poche de mon Jean
tout juste bon à user le tissu -
couper les ponts
sectionner les tendons -
avec tout ce sang qui court partout
aux travers de mes hémisphères -
je me coupe avec l'arrête d'un hareng
je n'en ai plus pour très longtemps
à me dépeindre jour et nuit
au milieux des guirlandes sanguinolentes -
l'hiver m'a mis un revers dans la gueule
l'hiver m'a mis un revers dans la gueule
même si le loup ne hurle plus
ce n'est qu'un fracas de plus -
une pissotière à enjamber
un amour à abattre
de tout ce sang mêlé.