la nuit dernière ( pour Philippe Léotard )

Publié le par BUK

sordide nuit de solitude à fumer tant et plus - agité - comment disparaître comment tout shooter dans un carnage d'une fraction de seconde ? La nuit m'a calmé - bien tard - aussi avant le lever du jour je me sentais comme vidé mais avec encore de la rage à l'heure du café place du théâtre - à Toulon - café-clopes passants qui passent - rapidement avec le sourire ou avec la tronche dans le cul - des hommes d'affaires de chez Givenchy - un chariot plein de fruits et légumes et les rires des mômes sur les cagettes - sous l'oeil complice du marchand qui les pousse  - trois heures de sommeil auront suffit à tout faire basculer - avec le souvenir comme un relent de l' assiette vide de la veille - avant ça - sans réfléchir - juste monter le marché et passer devant le kiosque où il y avait ta tête en vrai en vie dans un torchon - il y a huit ans déjà - Philippe - attendre comme un forcené l'ouverture de la grille de la librairie de la Nerthe - en sortir une demi-heure plus tard avec le souvenir du sourire de la vendeuse qui m'a dit  " c'est une cure de Beckett alors ?  Un le matin -  un le midi - un l'après-midi - et un le soir et la nuit peut-être ? " surtout la nuit  dis-je - je repasse devant le kiosque - les gros titres ont changés - on ne parle plus de toi c'est con - pas question de se carapater sur l'île de Porquerolles avec l'exemplaire plié de l'hommage des gens du spectacle - pour toi Philippe - en ton honneur - je tire sur une clope et je redescends le marché - je sais maintenant pourquoi la nuit dernière était agitée.

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