Trois rêves.

Publié le par BUK



I.



C'est un monde dévasté – sombre – un champ de boue avec une horloge au milieu – une horloge qui ne marche plus et qui est bloquée sur 3h22 – les sillons sont peut-être inégaux et le ciel est noir – un vent frais balaye ce paysage désolé.

Je cours dans ce champ – je suis pieds nus – je cours vers l'horloge à en perdre haleine – je m'époumone littéralement – je manque aussi de me fouler la cheville sur un sillon un peu trop haut.

Derrière l'horloge – qui maintenant indique 4h55 je vois un corps – un corps de femme – avec des long cheveux bruns – un corps enveloppé dans une chemise de nuit trop grande – elle semble terrifiée en me voyant – elle se pince les lèvres – et s'enfuie en courant dans le sol spongieux – je ne  lui coure pas après parce que j'ai mal – un point de côté et une vilaine blessure à la jambe.

L'horloge sonne et le petit oiseau qui sort de la boîte semble éraillé.

Ma mère me rappelle que sa tombe est vide  en me montrant du doigt – et une musique de fanfare ronronne au loin.

Le ciel se dégage et la fille au loin rigole aux éclats – je la distingue  – elle semble nue et belle et s'en va en marchant calmement.

Mon père qui passe par là me demande la clé à oeil numéro douze – il est couché par terre dans la boue en train de réparer l'horloge – probablement en jurant parce que je n'aurai pas trouvé la foutue clé.



II.



Le vent tourbillonne sans cesse – je me racle la gorge – j'ai mal – les gens me bousculent – je n'ai pas de chaussure et tout le monde regarde mes pieds ensanglantés et sales – peut-être est-ce la nuit je ne sais pas – je sais que j'ai froid et que je peux pas parler et que les gens me regardent comme une sale bête qui pue dans cette rue  - un berbère mendiant me tend une orange – il est assis en loque sur le bas côté – les gens l'ignorent aussi – je me penche et je prends l'orange – je le fixe un long moment – le regarde longuement et je continue mon chemin – toujours les bousculades et les gens qui me dévisagent dans cette rue grise et triste – alors j'aperçois  une grosse femme avec une grosse tête et je lui jette l'orange et je m'en vais en courant.




III.


Je tiens l'enfant par la main – nous marchons probablement le long de la mer  – le temps semble au beau fixe parce que j'ai un peu chaud au corps et l'enfant est muet – alors je lui parle mais il semble pas pas comprendre ce que je lui raconte – je lui parle de la mer de sa grand mère - du match d'hier soir et de la mort du petit chat – mais il reste muet.

Nous rentrons et il s'amuse tout seul avec ses jouets dans sa chambre – je l'entends rire tout seul – rire à tue-tête – je suis à mon bureau face à la fenètre – je vois qu'il pleut dehors et que le gosse est accroché à une branche – accroché comme pendu - et j'ai l'impression que le bureau se soulève et tourbillonne  - je ne touche plus terre – moi mon bureau mon ordinateur mes poèmes  sur l'écran – lorsque l'enfant rentre dans la pièce tout s'arrête – il vient vers moi et me dit je m'ennuie.

 

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